« S’il n’existait point d’animaux, la nature de l’homme serait encore plus incompréhensible. »
Georges Louis Leclerc de Buffon, Discours sur la nature des animaux, 1753
Excuse-moi, je suis une grenouille très sensible aux changements de température. Promis, quand la tempête sera passée, j’irai rejoindre les copines. Tu récupèreras ta bouilloire sans problème. Allez, sois sympa crôaa…
Ne crois pas tout ce qu’on dit à mon sujet. Présente moi un jacuzzi, je t’assure, j’y plonge illico me rincer la truffe et le reste. Si tu savais combien on s’ennuie dans cette taule. Est-ce que tu te rends compte ? Il n’y a même pas de musique !
Il refuse de vivre avec ses camarades. Marcher dans un troupeau, ce n’est pas son truc. Toute la journée, il se promène, seul ou avec un compagnon parfois. Je l’observais discrètement installé dans mon fauteuil de camping, sans bouger. Il est venu se frotter contre mon pied comme si c’était un bout de bois. J’ai voulu lui parler, essayer de découvrir qui il était. Il a tout de suite repris ses distances. La propriétaire du site l’appelle « le mouton anarchiste ».
Toutes mes amies le répètent : « le passé n’existe plus Sidonie, ne regarde pas en arrière ». Certes, concrètement, rien ne se passe en dehors du présent. Néanmoins, partout on observe soit des traces de ce qui a été, soit des signes avant coureurs de ce qui pourrait bientôt arriver. Je trouve le présent bien mince pour supporter ce redoutable défi du temps qui passe.
Lézard vert dévorant une mante religieuse
Chat volant